Des pages et des articles consacrés à mon environnement immédiat autour de chez moi.
Une nouvelle Via Domitia pour le troisième millénaire
Comme pour l’empire romain en son temps le passage et la sécurisation de la circulation des biens et des personnes à travers les alpes par le Montgenèvre amélioreraient considérablement les échanges entre le Sud méditerranéen et l’Est de l’Europe
Les financements escomptés d’1,5 milliards d’euros (Régions, États, Europe…) se feraient principalement au titre du transport de marchandises entre Marseille-Fos et Turin, mais aussi au titre du RTE-T (Réseau TransEuropéen de Transport) sur la liaison Lisbonne-Kiev. Le Piémont et la Lombardie sont très intéressés par un accès direct au port pétrolier de Fos et aux zones de stockage de Manosque.
Tenir compte des oppositions
Pour certains opposants au projet (Tunnel ferroviaire du Montgenèvre, maillon manquant… ou « grand projet inutile ? ») l’avenir pour nos territoires, c’est la modernisation des lignes de l’étoile de Veynes vers Sisteron et Marseille, Valence et Lyon, Grenoble et Genève, l’amélioration des services, avec la réouverture de gares et de points d’arrêt. Pour compléter les relations avec les territoires voisins (Haute Provence, Drôme, Isère…) nous devrions également réfléchir à des solutions raisonnables et intelligentes pour renforcer les liens avec nos voisins italiens, pas seulement pour prendre un TGV pour Paris, ni pour faire passer un fret international sans intérêt pour nos vallées.
Nous convenons parfaitement que produire sur place ce que nous consommons n’est pas forcemment un « repli sur soi », mais une solution alternative, si elle est justifiée et cohérente, par rapport à un modèle productif jugé parfois absurde. Si l’autonomie totale n’est ni souhaitable ni envisageable, un travail sur l’autonomie optimale des territoires doit être envisagé. Circuits courts s’appuyant sur une agriculture paysanne et biologique, respectueuse de l’environnement et du bien-être animal, exploitation forestière durable (préservant les écosystèmes forestiers), filières locales de transformation, artisanat et petites industries non polluantes utilisant une énergie renouvelable produite localement…
Redonner le gout du collectif et des grands débats
Vieux ou jeunes, de droite ou de gauche, les Français vivent mal la mondialisation qui, à un rythme insupportable, leur enjoint de changer. L’orgueil gaulois est blessé : la France n’est plus qu’une nation parmi d’autres dans un univers en voie de « désoccidentalisation ». Ce retournement du monde conforte les prophètes de malheur dans leurs tristes prédictions, « déclinistes » en tous genres, augures bruyants d’une inéluctable catastrophe écologique. Ce masochisme ambiant – peu importe la réalité qu’il recouvre – entretient la frilosité des Français. L’époque est à la désespérance et à la culpabilité. Les solidarités d’autrefois, familiales, professionnelles et de quartier, se sont effritées. L’individualisme partout triomphe, au détriment des plus démunis et des plus vulnérables.
Dans ce basculement du collectif à l’individuel les grands débats qui structuraient, l’espace public – décolonisation, construction européenne, féminisme, abolition de la peine de mort… – appartiennent au passé. Les nouveaux débats ne doivent pas rester les otages des médias et des réseaux sociaux avec leurs cortèges de haine et de fausses informations. Il faut prendre garde à ce que le concept anglo saxon du « care » comme remède à la crise du lien social ne soit qu’une aspiration à être réconforté, « pouponné » et ne débouche que sur une société de fossoyeurs (caretakers).
Dans le cadre d’un retour au collectif et après l’épreuve de la pandémie du Covid la mise en oeuvre de la construction de ce chaînon manquant d’un réseau mondialisé de transport par chemin de fer nous apparaît comme pouvant être «un magnifique témoignage de la valeur du génie français qui ne se serait pas abandonné ».
Relier Le Cap à Shanghaï
Relier l’Afrique à l’Europe
La croissance démographique de l’Afrique, le développement des économies et des échanges auront d’ici 2040, pour effets conjoints d’accroître la demande aux niveaux régional et continental dans les domaines des transports de fret, des installations portuaires et des transports aériens de voyageurs. Les corridors, axes routiers, ferroviaires ou fluviaux desservant des villes ou des ports et où se concentrent des activités économiques, se dessinent un peu partout en Afrique. L’intérêt est évident lorsque l’on sait qu’en Afrique, les coûts de transport dans les pays enclavés peuvent atteindre 77 % de la valeur des biens exportés selon la Banque mondiale. Le taux d’accès aux routes goudronnées n’y est que de 34% sur le continent africain, alors qu’il est de 50% dans d’autres régions du monde en développement. Par conséquent, le commerce intra-africain se situe autour de 12 % des échanges du Continent, contre 60 % en Europe, 40 % en Amérique du Nord et 30 % dans l’Association des Nations d’Asie du Sud-Est (l’ANASE).
Les estimations actuelles indiquent que le volume des échanges en Afrique subsaharienne devrait plus que tripler, en passant de 102,6 millions de tonnes en 2009 à 384,0 millions de tonnes en 2030, si les corridors commerciaux sont achevés. En outre, le développement de corridors ferroviaires aura un impact substantiel sur le commerce intra-régional, et les échanges entre pays africains devraient passer de 35 millions de tonnes en 2009 à 120,4 millions de tonnes en 2030.
Détroit de Gibraltar – Le chaînon manquant
Source : La Quotidienne.fr
Les études doivent préciser si la liaison se fera via un pont ou un tunnel sous-marin. Cette dernière solution est possible car la distance est bien moindre qu’entre la France et la Grande Bretagne (38km). La question principale sera liée au financement.
Des négociations sont en cours pour une ligne de chemin de fer qui pourrait relier prochainement l’Espagne et le Maroc et se relier au reste de l’Afrique du Nord, a déclaré le secrétaire marocain aux Transports. L’infrastructure ferroviaire marocaine est déjà l’une des plus importantes du continent. Un nouveau train à grande vitesse, le premier en Afrique, a été lancé entre Tanger et Casablanca.
Les nouvelles routes de la Soie
Source : Courrier International
Le projet des routes de la soie est désormais présenté par le gouvernement chinois comme un axe stratégique essentiel du pays au XXIe siècle.
Ce gigantesque projet chinois représente bien plus que la construction de voies ferroviaires à travers l’Europe et l’Asie ou la mise en place de liaisons maritimes. Il donne aussi l’occasion à la Chine de construire des alliances avec les 68 pays dans lesquels elle investit. Le but est simple, et il est parfaitement résumé par cette déclaration du président chinois Xi Jinping, lors du 19e congrès du Parti communiste chinois, le 19 octobre 2017 : « D’ici à 2050, la Chine devra se hisser au premier rang du monde en termes de puissance globale et de rayonnement international”
Marseille – Turin par le Montgenèvre
Les opposants au projet ne voient au mieux que l’inutilité de mettre des camions sur des trains de Chorges à Turin, au pire préfèrent le repli sur soit générateur on le sait de tensions sociales et de guerres.
Pour les soutiens au projet les points principaux en sont :
Source : Portail du réseau Homme & Nature
- une opportunité de report modal aux transporteurs et permettrait ainsi de désengorger Vintimille,
- un nouvel itinéraire fiable quelque soit la saison à la différence du transport routier empruntant des cols montagneux,
- un début de désenclavement pour le département et la région en achevant la liaison Marseille-Turin et en la raccourcissant de plus de 100 km,
- une grande amélioration pour le transport de voyageurs en créant une correspondance avec les TGV longue distance,
- une augmentation des échanges régionaux et donc un développement économique de la région,
- un développement du fret ferroviaire avec un axe capable à terme de drainer une large partie des flux Est/Ouest en provenance de la péninsule ibérique et de l’Europe de l’Est, tout en respectant l’environnement et la Convention Alpine,
- Une possibilité non négligeable de développement du Port de Marseille.
La Domitia Line – Enjeu mondial de softpower
j’ai utilisé en introduction pour la ligne Marseille Turin la métaphore de la Via Domitia. Cette voie romaine qui a permis l’établissement des premières villes des Hautes Alpes mais aussi permis les échanges commerciaux et l’extension de la Pax Romana sur une zone immense.
Si un seul battement d’ailes d’un papillon peut avoir pour effet le déclenchement d’une tornade, alors, il en va ainsi également de tous les battements précédents et subséquents de ses ailes, comme de ceux de millions d’autres papillons, pour ne pas mentionner les activités d’innombrables créatures plus puissantes, en particulier de notre propre espèce.
Les quelques milliards d’euros qui seraient dépensés pour créer ce pont ferroviaire de quelques centaines de kilomètres permettraient d’initier les effets locaux détaillés ci dessus. Cependant, en reliant tout le sud européen à l’Europe de l’Est elle ouvrirait au delà à l’immense Russie et en se raccordant aux nouvelles routes de la Soie à la Chine et à l’Asie du Sud Est. Au Sud après avoir traversé le détroit de Gibraltar elle permettrai de développer les échanges depuis le Maroc sur le Maghreb et le Machrek et tout le long de l’Afrique de l’Ouest Jusqu’au Cap.
Ces quelques kilomètres de technologie ferroviaire ou nous, européens, excellons, nous permettraient de revenir au centre du jeu géostratégique et de proposer des solutions alternatives au soft power Chinois. De libérer les énergies créatives et en créant les conditions de l’enrichissement des populations des pays reliés, de réduire l’immigration économique et l’influence des intégrismes.