Les organismes qui fabriquent le compost ont besoin de nourriture, d’air et d’eau. S’ils recoivent un mélange equilibré de ces élements, il fabriqueront rapidement le compost. D’autres variables affectent la vitesse du compostage, ce sont la température, la taille des matériaux et le volume.
Nourriture
Les matières organiques
Les matières organiques sont la nourriture de base des bactéries et autres organismes. Elles contiennent du carbone et de l’azote. Les bactéries ont besoin du carbone (C) pour leur énergie et de l’azote (N) pour fabriquer les protéines nécessaires à leur croissance et à leur reproduction. Les taux d’azote et de carbone varient en fonction des types de matières organiques. Les produits riches en carbone ont tendance à être secs et de couleur brune, comme les feuilles et la paille. Les produits riches en azote ont tendance à être humides et verts comme les coupes de gazon et les déchets alimentaires. Une autre façon d’envisager les taux carbone/azote des produits utilisés est de se rappeler que les matières fraiches et juteuses sont généralement riches en azote et se décomposeront plus rapidement que des tissus végétaux plus vieux, plus secs ou plus ligneux qui sont eux riches en carbone.
Le ratio C/N
Toutes les matières organiques son composées de carbone et d’azote. Pour la plupart des composts amateurs, il est recommandé d’appliquer un ratio compris entre 20 et 30 parties de carbone pour 1 partie d’azote. Quand cet équilibre est atteint, le compost muri plus efficacement. Lorsque la teneur en carbone passe la barre des 30 parties pour 1 d’azote, la production de chaleur baisse et le rythme de compostage ralenti. Quand ce même ratio se retrouve en dessous de 20 parties pour 1 d’azote, l’azote en excès se dégage dans l’atmosphère sous forme d’ammoniac et le niveau du pH augmente, rendant le compost toxique à certains micro-organismes.
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La règle générale est d’apporter régulièrement à la fois des matières riches en carbone et des matières riches en azote pour réussir un bon compost
L’air
Une bonne aération est un facteur essentiel de réussite. La plupart des micro-organismes ont besoin d’oxygène et particulièrement les bactéries aérobies. Lorsqu’elles disposent de suffisamment d’oxygène, elles produisent de l’énergie, croissent rapidement, consomment plus de matières et les transforment en nutriments disponibles pour la croissance des plantes. Lorsque l’oxygène manque, les bactéries aérobies meurent et les bactéries anaérobies prennent le relais. Elles transforment aussi les matières végétales, mais plus lentement et avec un dégagement de mauvaises odeurs.
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L’humidité
Les bactéries aérobies ont besoin d’eau pour vivre. Une quantité d’eau suffisante doit être apportée pour humidifier légèrement les produits mis au compost. Moins de 40% d’humidité dans le compost et l’activité bactérienne est ralentie. Plus de 60% et l’eau remplace l’air dans les insterstices entre les déchets ce qui a pour effet de noyer les bactéries aérobies et de déclencher une fermentation anaérobie.
Le niveau d’humidité recommandé se situe donc entre 40 et 60 %. Cependant, ce pourcentage depend aussi de la structure de la matière organique. La paille et le bois ont besoin de beaucoup plus d’humidité que les feuilles, alors que les déchets de nourriture et les déchets de tontes ne nécessitent aucun apport d’eau. L’eau forme un film d’humidité sur les tissus, ce qui permet aux bactéries de faire leur travail. Idéalement, le compost doit être aussi humide qu’une éponge que l’on vient d’essorer.
La température
Lorsque les températures augmentent dans le tas de compost, la décomposition s’accélère. Lorsque ces mêmes températures baissent, la décomposition ralenti. Les températures extérieures jouent aussi un rôle. Les températures extérieures élevées en été stimulent l’activité bactérienne et augmentent la maturation du compost. Les températures plus froides de l’hiver ralentissent le processus.
La taille des matières
Les particules plus petites de matières organiques offrent une plus grande surface d’attaque aux microbes et augmentent la rapidité du compostage. Des produits réduits à 4 cm sont idéaux car ils offrent un surface suffisante pour que l’ensemble des organismes décomposeurs puissent entrer en action et ménagent aussi des espaces pour la crculation de l’air et de l’eau.
Le volume
Le volume est un facteur essentiel de rétention de la chaleur dans le bac à compost. Plus le volume est important, plus l’auto-isolation sera importante qui retiendra la chaleur. Un mètre cube est un maximum pour nos régions. Ce volume permet au compost de bien retenir à la fois l’humidité et la chaleur, mais n’est pas trop important pour que le tas ne devienne pas trop lourd et compact ou ne devienne pas trop difficile à retourner.