Les Bactéries
Les bactéries sont abondantes. Elles peuvent être des millions dans un gramme de terre. Il en faudrait 25.000 mises bout à bout le long d’une règle pour atteindre 2,54 cm (un pouce). On les trouve sur toutes les parties de matière organique même si on ne peut les observer à l’oeil nu. Lorsqu’elles sont mise au contact de tissus organiques, les bactéries l’envahissent, mangent et digèrent les tissus en les décomposant dans des formes plus simples assimilables par d’autres bactéries et organismes. En tant que groupe, les bactéries ont des goûts très divers en matière nutritionnelle, ce qui signifie qu’elles peuvent se nourrir d’à peu près n’importe quoi, mort ou vivant.
Les bactéries ont besoin d’azote et de carbone qu’elles trouvent dans les matières organiques. Plus la variété de nourriture sera importante, plus grandes seront les chances qu’elles trouvent l’ensemble des éléments essentiels à leur développement. Les bactéries utilisent le carbone (C) comme source d’énergie qu’elles oxydent en générant de la chaleur et du dioxyde de carbone (CO2). L’azote (N) est leur principale source de protéines, éléments essentiels à la constitution de leur structure et à la croissance de leur population.
Dans un environnement favorable, les bactéries se reproduisent très vite par scissiparité. Leur noyau se sépare en deux et de nouveaux tissus cellulaires se développent parallèlement sur la moitié des cellules. Ceci répété à l’infini. La durée de vie d’une génération de bactéries est d’environ 20 à 30 minutes. Si elles disposaient de toute la nourriture nécessaire et de toutes les autres conditions favorables à leur développement, un gramme de bactéries pourrait atteindre le poids de 0,4536 kg en trois heures et la taille de la planète en un jour et demi. Ces conditions n’existant naturellement pas.
Les processus de fermentation
Fermentation aérobie et anaérobie
Il y a deux formes de processus de fermentation : aérobie et anaérobie. Différentes espèces de bactéries interviennent dans chacun de ces processus. La fermentation aérobie utilise de l’oxygène. Une fermentation rapide avec des températures élevées est principalement aérobie. C’est la technique recommandée pour le compostage amateur.
Lorqu’il y a peu d’air et une humidité importante il en résulte le plus souvent une fermentation anaérobie. Anaérobie signifie sans oxygène. Dans un processus de fermentation anaérobie il y a production de substances de type ammoniacal et d’hydrogène sulfuré dont la caractéristique est une forte odeur d’oeuf pourri. Ce type de fermentation doit être évité pour le compostage amateur.
La température
La température est aussi une donnée importante du compostage. Lorsque les températures varient à l’intérieur du tas, certains types de bactéries deviennent plus ou moins actives. Les bactéries psychrophiles, mésophiles et thermophiles interviennent chacunes au mieux à l’intérieur de niveaux spécifiques de températures.
Les bactéries psychrophiles
Les psychrophiles sont les premières à se mettre au travail. Elles peuvent intervenir à des températures inférieures à 0 degrés centigrades (et aussi bas que -18°C), mais sont le plus actives aux alentours de 13°C. Ce sont des bactéries aérobies de températures fraiches qui brûlent ou oxydent le carbone et génèrent de la chaleur. Elles dégagent le plus souvent une chaleur suffisante pour créer les conditions indispensables au groupe suivant des bactéries mésophiles.
Les bactéries mésophiles
La plus grande partie du travail de décomposition est effectué par les bactéries mésophiles. Ce sont des bactéries intermédiaires qui interviennent à des températures situées entre 15 et 40°C. Elles sont au maximum de leur activité à des températures proches de 21 à 32 degrés centigrades. La chaleur dégagée par l’activité des mésophiles augmente encore la température du tas, créant les conditions suffisantes pour le compostage thermophile.
Les bactéries thermophiles
Les thermophiles interviennent dans le compostage « chaud ». Elles prennent le relais quand les températures atteignent 40 à 45°C et continuent leur travail jusqu’à des températures pouvant atteindre 70°C. A ce moment là, leur nombre commence à décroître. Les thermophiles travaillent vite et ne vivent pas longtemps, trois à cinq jours au mieux. Le retournement du tas à ce moment là apporte de l’oxygène (O2) et permet aux bactéries thermophiles de continuer leur activité. Dès que les températures redescendent et que les thermophiles meurent, le compost passe à un stade de murissement. Les bactéries mesophiles et psychrophiles qui étaient à l’action sur les zones plus fraiches des produits en décomposition vont redevenir plus actives
Les actinomycètes
Les actinomycètes sont une forme plus évoluée de bactéries, proches des champignons et en deuxième position après les bactéries en termes de populations. Elles réagissent mal dans des conditions d’acidité (en dessous d’un PH5) et d’humidité importantes, mais interviennent au mieux dans les zones de températures moyennes du tas de compost. Les actinomycètes prennent le relais à la fin des processus de décomposition et produisent alors souvent des antibiotiques qui bloquent la croissance des bactéries. Elles ont une préférence pour les matières organiques dures et se sont elles qui donnent au bon compost cette plaisante odeur d’humus. Elles sont particulièrement importante dans la formation de cet humus. Elles libèrent du carbone (C), de l’azote nitrique (NO3) et du nitrate d’ammoniac (NH4), mettant ces nutriments à la disposition des plantes.
Les champignons
Les champignons se trouvent en quantité moindre que les bactéries ou les actinomycètes, mais représentent une masse plus importante. Les champignons sont des organismes simples qui ne disposent pas des éléments nécessaires à la photosynthèse. Les cellules individuelles ont un noyau entouré par une membrane. Ils peuvent être reliés entre eux par de longs filaments. Les champignons se nourrissent des matériaux morts ou en décomposition et tirent leur énergie en détruisant les matières organiques. Comme les actinomycètes, les champignons sont présents au début et à la fin des processus de décomposition lorsque les matières organiques ont été rendues plus facilement assimilables. De tous les micro-organismes, les champignons sont ceux qui se développent le mieux dans des conditions d’acidité.